«Or, je ne pense pas que Titien, dont les personnages s’agitent presque toujours au-devant de la scène, ait jamais eu l’idée de les faire s’enfoncer dans le creux d’un vaste paysage… composant cette discrète et magistrale spirale par laquelle s’opère degré par degré, du plan le plus proche au plan le plus lointain, la lente immersion de la nudité dans le plein-air et de l’invisible dans le visible. Et je ne pense pas que Titien, peintre avide d’effets plastiques, simples, puissants et novateurs, ait pu avoir, à 20 ou 22 ans, la nostalgie, la sagesse, la mesure, le vécu nécessaire pour composer un tel hymne à l’amour sur la mélopée d’un appel à ce qui n’est plus, bref, pour faire un tableau si profond, subtil, complexe et si peu spectaculaire, chef-d’œuvre que je considère donc comme la dernière œuvre de Giorgione arrivé au sommet de sa maturité d’homme — et de peintre.» (À propos du Concert champêtre, chapitre 7).
film de la collection GRAND-ART
épisode 05
GIORGIONE contre TITIEN
arte, 2010, 26min 17
«Or, je ne pense pas que Titien, dont les personnages s’agitent presque toujours au-devant de la scène, ait jamais eu l’idée de les faire s’enfoncer dans le creux d’un vaste paysage… composant cette discrète et magistrale spirale par laquelle s’opère degré par degré, du plan le plus proche au plan le plus lointain, la lente immersion de la nudité dans le plein-air et de l’invisible dans le visible. Et je ne pense pas que Titien, peintre avide d’effets plastiques, simples, puissants et novateurs, ait pu avoir, à 20 ou 22 ans, la nostalgie, la sagesse, la mesure, le vécu nécessaire pour composer un tel hymne à l’amour sur la mélopée d’un appel à ce qui n’est plus, bref, pour faire un tableau si profond, subtil, complexe et si peu spectaculaire, chef-d’œuvre que je considère donc comme la dernière œuvre de Giorgione arrivé au sommet de sa maturité d’homme — et de peintre.» (À propos du Concert champêtre, chapitre 7).